OPUS MIXTUM II
(2016)
(2016)
Prise de vue analogique; épreuves à jet d'encre pigmentaire
… Dimanche 6 décembre 2015: en scannant le cliché du plan d’un théâtre ancien, je découvre une silhouette dans le reflet d’une vitre. Le spectre de mon inconnu, une sorte d’autoportrait involontaire. Un « raté » - l’un des seuls de ce travail iconographique d’une précision infinie.
Cette présence floue et, ailleurs, la pointe d’une chaussure malencontreusement immortalisée sont les seules traces physiques de mon inconnu. Elles suffisent à me projeter sur la piste d’une réincarnation possible. D’une présence à retrouver.
M’inspirant de cette réflexion accidentelle, je superpose deux clichés, figurant une architecture moderne pour l’un, ancienne pour l’autre. Les sujets sont distincts, mais volumes, courbes et lignes s’imbriquent. Je ne touche pas au cadrage, mais j’interviens sur la chromie : je passe en noir et blanc, accentuant le brouillage des époques.
L’effet est étrange. Ce n’est plus ni un site ni l’autre, c’est un nouveau lieu, enfanté de cette improbable rencontre, aussi vraisemblable qu’irréel.
Je continue, déclinant ce principe de chevauchement ; horizontales avec horizontales, verticales avec verticales. Ici, j’opère une fusion entre passé et présent. Là, entre deux angles différents d’un même édifice. Ailleurs, je garde les couleurs, les saturant jusqu’à l’effacement de tout repère. J’associe, je déconstruis pour reconstruire, je décompose pour recomposer. J’habite les espaces, j’impose ma présence.
Un nouveau monde surgit, pur décor de fiction. Le spectateur lui aussi a changé ; un personnage imaginaire est né de ce dialogue entre l’auteur anonyme et moi.
Notre double croisé, fantôme solitaire, vaque désormais dans des espaces chimériques; un territoire onirique en ruines, un no man’s land qui semble prêt à renaître de ses cendres, où l’alternance des horizontales (position du gisant) et des verticales (élévation), accroit mon sentiment d’une synergie entre la vie et la mort.
Il aura fallu une poubelle pour que je m’autorise cette expérience.
… Dimanche 6 décembre 2015: en scannant le cliché du plan d’un théâtre ancien, je découvre une silhouette dans le reflet d’une vitre. Le spectre de mon inconnu, une sorte d’autoportrait involontaire. Un « raté » - l’un des seuls de ce travail iconographique d’une précision infinie.
Cette présence floue et, ailleurs, la pointe d’une chaussure malencontreusement immortalisée sont les seules traces physiques de mon inconnu. Elles suffisent à me projeter sur la piste d’une réincarnation possible. D’une présence à retrouver.
M’inspirant de cette réflexion accidentelle, je superpose deux clichés, figurant une architecture moderne pour l’un, ancienne pour l’autre. Les sujets sont distincts, mais volumes, courbes et lignes s’imbriquent. Je ne touche pas au cadrage, mais j’interviens sur la chromie : je passe en noir et blanc, accentuant le brouillage des époques.
L’effet est étrange. Ce n’est plus ni un site ni l’autre, c’est un nouveau lieu, enfanté de cette improbable rencontre, aussi vraisemblable qu’irréel.
Je continue, déclinant ce principe de chevauchement ; horizontales avec horizontales, verticales avec verticales. Ici, j’opère une fusion entre passé et présent. Là, entre deux angles différents d’un même édifice. Ailleurs, je garde les couleurs, les saturant jusqu’à l’effacement de tout repère. J’associe, je déconstruis pour reconstruire, je décompose pour recomposer. J’habite les espaces, j’impose ma présence.
Un nouveau monde surgit, pur décor de fiction. Le spectateur lui aussi a changé ; un personnage imaginaire est né de ce dialogue entre l’auteur anonyme et moi.
Notre double croisé, fantôme solitaire, vaque désormais dans des espaces chimériques; un territoire onirique en ruines, un no man’s land qui semble prêt à renaître de ses cendres, où l’alternance des horizontales (position du gisant) et des verticales (élévation), accroit mon sentiment d’une synergie entre la vie et la mort.
Il aura fallu une poubelle pour que je m’autorise cette expérience.
Analogical Photography; inkjet print on Baryta paper
Analogfotographie; Tintenstrahldruck auf Barytpapier
